
“Ryōkan” by Yasuda Yukihiko (1884-1978)
Ryōkan Taigu (大愚 良寛, Taigu Ryōkan,1758-1831)est un moine et ermite, poète et calligraphe japonais. Né Eizō Yamamoto (山本 栄蔵, Yamamoto Eizō), il est plus connu sous son seul prénom de moine Ryōkan (良寛, signifiant « Grand-Cœur »). Ryōkan est l’une des grandes figures du bouddhisme zen de la fin de la période Edo. Au Japon, sa douceur et sa simplicité ont fait de lui un personnage légendaire.
Ryōkan est né à une date incertaine, vers 1758, à Izumomaki, petit village sur la côte ouest du Japon, dans l’actuelle préfecture de Nigata, le pays des neiges. Son nom de naissance est Eizō Yamamoto (山本 栄蔵). Son père est chef du village et prêtre shintô (1). Enfant solitaire, à la naïveté confondante qui surprend et consterne ses proches – il essaya sur les conseils d’un voisin de ramasser la lune dans un étang – il étudie les classiques japonais et chinois. On le voit toujours avec des poèmes et des textes chinois, des vieux opuscules en japonais ancien, des romans, de la philosophie.
ce dont je me souviens des jours d’enfance /dans une pièce vide versant de l’huile dans la lampe /je dévorais des livres des nuits d’hiver durant.(2)

autoportrait de Ryokan
Rebuté par les affaires mondaines qu’implique la fonction de prévôt de village qu’exerce son père et qui est héréditaire, Ryōkan décide de se rendre vers l’âge de 18 ans, dans un temple zen, le Kôshô-ji, affilié à l’école Sôtô (3) et devient novice. A l’âge de 22 ans, il y rencontre un éminent maître de passage, Kokusen, et décide de l’accompagner et de devenir son disciple. Il se fait raser le crâne et reçoit l’ordination de la main de Kokusen, qui lui donne pour nom de loi Ryokan, qui signifie “bon et bienveillant”. Il part avec lui pour le sud du pays, au temple d’Entsû. Pendant douze ans, il se forme à la pratique du zen, ses journées étant rythmées par la pratique de zazen (méditation assise), l’étude des textes anciens et les activités de l’entretien du temple : ménage, jardinage, entretien du bâtiment, expériences considérées comme essentielles, bien avant les taches religieuses. Puis son maître l’engage à se faire moine errant (en japonais unsui : littéralement libre comme “nuage et eau” ), afin d’aller questionner d’autres maîtres éminents.
aux nuages flottants / qui jamais ne se reposent / jamais ne s’établissent / mon coeur s’apparente / tandis que passent ces journées
nuage flottant / je n’attends plus rien / et laisse mon corps suivre / le vent à sa guise
Durant ce pèlerinage, il compose nombres de poèmes. L’oeuvre poétique de Ryokan comprend les poèmes composés en chinois et ceux composés en japonais : les wakas (4) et les haïkus (5). Sur les chemins de son pèlerinage, il chante la nature, la liberté, les jeux avec les enfants, les nuits qu’il passe à la belle étoile, ou dans les temples et les auberges.
quel plaisir ! dormir / /sur les rives de Suma /les vagues pour oreiller!
hébergé dans un vieux temple / toute la nuit je reste accoudé à la fenêtre vide / le froid est pénétrant, impossible de rêver / assis, j’attends la cloche de la cinquième veille
Comme Dôgen (1200-1253, moine fondateur du zen au Japon), il contemple le monde comme l’expression la plus pure et la plus détachée du corps du bouddha Shakyamuni.(6)
les couleurs de la montagne / et l’écho des eaux de la vallée / sont tels quels / rien d’autre que / la voix et la forme / de mon Shakyamuni
De même, il s’identifie à la nature, qui muette, ne se pose pas de questions, et se contente d’être
si on me demande comment / j’ai pu renoncer au désir / sous le ciel / quand la pluie tombe, elle tombe / quand le vent souffle, il souffle
Rentré au temple, il trouve son maître malade et alité. En 1790, Kokusen le nomme à la tête de ses disciples et lui confère le nom de Ryōkan Taigu (大愚 良寛, Taigu Ryōkan, « esprit simple au grand cœur », ou litt. « grand benêt bien gentil »). À la mort du maître, un an plus tard, Ryōkan abandonne ses fonctions et entame une longue période d’errance solitaire à travers le Japon. Il redevient moine errant.
la pluie a cessé les nuages sont dispersés, / le ciel est à nouveau serein / quand le coeur est pur, toute chose dans l’univers est pure / confiant mon corps au cours des choses, / j’ai renoncé au monde afin d’être libre / avec la lune nouvelle et les fleurs je vais passer le reste de ma vie
Si le moine errant est sans destination, ce n’est pas par oisiveté ou incertitude, c’est qu’il reconnaît chaque instant comme sa propre destination.
demain ?/ le jour suivant? / qui sait ? /nous sommes ivres / de ce jour même
les nuages se sont dissipés / le ciel est serein / dans mon bol d’aumône / mon coeur se contente / de ce que le ciel m’accorde

Ryokan, O-pruniers-en-fleur-Ume-no-hana
Ryôkan n’a jamais publié ni fait publier ses œuvres littéraires. Il les mettait néanmoins au net dans ce qui constitue ses manuscrits autographes.
Ce qui frappe, à la lecture de ses poèmes, c’est son naturel et sa sincérité. Et cependant les vers de Ryôkan renferment, dans la fluidité des images et des rythmes, l’essentiel d’un traité de bouddhisme. Mais il se voulait avant tout vivant et détaché, alternant retraites et pérégrinations, quitte à s’octroyer, de temps à autre, le plaisir des rencontres amicales et des franches rigolades arrosées.
Ryôkan se garde bien de tomber dans une pratique formaliste, routinière ou moutonnière, car son zen a pour garde-fous sensibilité, solitude, sociabilité et spontanéité. Cultivant la lucidité bouddhique jusqu’à critiquer ce que le Zen a d’institutionnalisé ou de discutable, il choisit d’être un maître sans disciple, lui qui reconnaît ses propres limites. Il goûte alors des moments d’euphorie ou de simple contemplation.
j’éprouve un élan / de joie dans le coeur / quand par une journée de printemps / une bande d’oiseaux / en train de s’ébattre je contemple
La poésie et la calligraphie lui tiennent lieu de compagnes.
depuis mon abandon de la vie laïque.
je passe tout mon temps selon le cours des choses.
hier, je demeurai dans un mont verdoyant ;
aujourd’hui, je circule dans une bourgade.
muni de mon sac et de mon bol à aumônes,
à mon aise, je vais où me portent mes pas.
l’envie me prend parfois d’user de mon pinceau.
on donne à ce que j’écris le nom de poèmes.

Rôkian, Haiku
Sa vie d’ermite est la matière de ses poèmes. Un soir que sa cabane a été dépouillée de ses maigres biens, il compose ce qui deviendra son haïku le plus connu et dont voici deux traductions en français :
le voleur parti / n’a oublié qu’une chose – / la lune à la fenêtre. » (trad. Titus-Carmel, 1986)
le voleur / a tout pris sauf / la lune à la fenêtre.” (trad. Cheng et Collet, 1994)
pour faire du feu /le vent m’apporte /assez de feuilles mortes
mon ermitage /seuls le trouvent / ceux qui ont perdu leur chemin.
aucune rumeur du monde /le chant d’un bûcheron, parfois /pas une âme qui vive.

Ryokan, oeuvre
Mendiant chaque jour sa nourriture selon la stricte règle monacale et pratiquant assidûment zazen, Ryōkan, cependant, ne célèbre aucun rituel ni ne dispense aucun enseignement. Jamais non plus il n’évoque un point de doctrine ou ne fait état d’un quelconque éveil, petit ou grand. En été, il se promène ; en hiver, il souffre, trop souvent, du froid, de la faim et la solitude.
orage de montagne / ne souffle pas si fort / sur mon voyage cette nuit / je dors sur la seule manche / de mon kimono blanc
dans ce village de montagne /si ce n’est la solitude hivernale /quoi donc / puis-je t’offrir ? /je n’ai rien d’autre
à travers le ciel gelé de l’hiver / le vol en majesté des oies sauvages /et par toute la montagne déserte / les feuilles mortes volent en tous sens / je chemine seul sur le chemin brumeux / portant un bol vide
l’automne s’approfondit / la solitude /s’accentue / dans mon ermitage au toit de chaume / il est temps de fermer la porte
Parti pour mendier, il s’attarde pour jouer à cache-cache avec les enfants de ses voisins, cueillir un brin de persil au bord d’un sentier, soigner un malade au village, ou partager un flacon de saké avec les fermiers du pays.

ryokan calligraphie
Les calligraphies de Ryōkan, aujourd’hui très prisées par les musées, suscitaient déjà bien des convoitises autour de lui. Aussi, chaque fois qu’il va en ville, c’est à qui, petit boutiquier ou fin lettré, se montrera le plus rusé pour lui soutirer quelque trésor issu de son pinceau. Ses pinceaux sont fins et son trait subtil, presque féminin, on n’y retrouve pas la nervosité et la force d’expression des maîtres zen reconnus. C’est une ligne furtive et libre, presque joyeuse, fine et gracile comme les brindilles dans le vent. Ci-dessous : autoportrait et calligraphie de Ryôkan.

RYOKAN, portrait of Ryōkan and calligraphy by him, ink on paper 27.5×42.5cm
Traduction : en ce monde / de me mêler à la foule / je n’évite pas /mais au passe-temps de la solitude / je suis bien meilleur
Il pratique cette calligraphie partout : sur les sables des plages, à même la boue des chemins avec une branche tenant lieu de brosse, sur la surfaces des flaques ou encore dans l’air où son doigt trace des caractères et des textes anciens. “En fait tout son corps est un pinceau vivant ; il a réalisé que les caractères viennent du ciel, qu’ils coulent en lui et le traversent de part en part, que cette terre, si belle, si vaste, est écrite de milliers d’idéogrammes, qu’avec ses montagnes, ses paysages et ses mers cette terre est le grand livre des sûtras (7) et des enseignements de tous les Bouddhas.” (8)

Ryokan calligraphie
Ryōkan, qui a pour modèle Hanshan, le grand ermite chinois de la dynastie Tang, calligraphe et poète comme lui, n’a cure de son talent.
moine benêt l’an passé, /cette année tout pareil.
Mais le temps passe.
parler des temps anciens, les temps anciens sont déjà passé /évoquer aujourd’hui, aujourd’hui est déjà en train de passer / les vicissitudes de la vie n’ont pas prise sur moi / les uns me croient idiot, les autres me prennent pour un sage / à m’accorder au cours des choses le temps s’écoule / ma vie me contente, jusqu’à ce que son terme advienne / en vagabondant je suis arrivé ici / à regarder en arrière, vingt année déjà
Au bout de vingt ans passés dans la forêt, affaibli par l’âge, et suite au suicide de son père, il songe à rentrer. Son pays natal l’appelle.
J’ai voyagé comme un nuage pendant plus de vingt ans. Malade, je ne peux plus avancer. Chez un prêtre qui m’a donné asile, j’écoute la pluie et trace ce poème :
une robe et un bol suivent ma pauvre personne / je redresse mon faible corps, allume l’encens et m’assois / c’est la nuit, la pluie silencieuse tombe à travers / la fenêtre sombre / ce fut une longue vie de voyage de plus de dix ans
toujours le même rêve du pays natal / que je contemple sur l’oreiller d’herbes sèches / dans des demeures qui changent chaque nuit
C’est en 1796, âge de 39 ans, que Ryôkan décide de s’installer dans une modeste hutte, l’ermitage de Gogô, sur le mont Kugami, non loin de son village natal et d’un temple de l’école Shingon (9). Son corps est vieilli, il renonce à l’errance, fait de la calligraphie, lit et fait zazen.
nuit silencieuse, sous la fenêtre vide /assis en méditation, enveloppé dans ma bure de moine / nombril et narines bien alignés / les oreilles juste au-dessus des épaules / la fenêtre est illuminée, la lune vient de se lever / la pluie a cessé, quelques grosses gouttes tombent encore / a ce moment-là mon sentiment est extraordinaire / vaste, immense, connu de moi seul (10)
je ne me considère pas / comme un pauvre moine abandonné de tous / pourquoi ne pas se réjouir ? / la lune ne brille-t-elle pas ? les fleurs ne s’ouvrent-elles pas?

calligraphie de Ryokan –
Les écrits de Ryokan sont empreints de la philosophie zen. Le moine a une vie en accord avec la nature, vidée de désirs inutiles. Ses textes font donc l’éloge du quotidien et de la simplicité. Aux beaux jours, il vagabonde, jouant avec les enfants en oubliant le lever du jour et la tombée de la nuit.
sorti / pour mendier ma nourriture / dans un pré printanier / je me suis mis à cueillir des violettes / la journée déjà se termine
fou et obstiné, quand cesserai-je donc? /dans la solitude et la pauvreté, ainsi passe ma vie / au soleil couchant, sur le sentier du village, / avec mon bol toujours vide je rentre
ayant fini de mendier ma nourriture / à un carrefour / je vais flâner du côté du temple de Hachiman / les enfants m’aperçoivent et disent / “le moine fou de l’année dernière aujourd’hui de retour”
Ci-dessous, calligraphie du poème ci-dessus.

calligraphie de Ryokan
En hiver, il médite et écrit chez lui. Les érudits japonais trouvent que ses poèmes ne sont pas sans défaut de rythmes ou de composition. Ryokan est un autodidacte. Il n’a jamais eu de maître. L’ermite déclara :
Je dis seulement ce que ma volonté veut dire. Comment connaîtrais-je les défauts du rythme ? Si quelqu’un est familier des règles poétiques, qu’il corrige tout de suite ces poèmes.

Ryôkan, moine errant et poète
Le poète veut surtout livrer sa pensée telle quelle et qu’elle nous parle directement au cœur. Ses écrits sont d’une douceur sans détour, et d’une innocence naïve et délicate ; seul le quotidien nourrit son inspiration. Cependant, si ses poésies ne présentent rien de spécialement travaillé, elles ont une grande spontanéité. Aussi le poète Itô Sachio appréciera-t-il « ces poésies où résonne l’écho même du cœur », où “ la pensée se livre telle quelle » ; et le poète Saitô Mokichi « ces poésies qui toutes possèdent une douceur sans détour, mais permettent aussi, derrière l’apparence lisse et franche, de goûter une âme dont on sent qu’elle garde quelque chose d’inviolable : cela tient sans doute au fait qu’il s’agit de poésies relevant du style Man-yô.” (11)
qui dit que mes poèmes sont des poèmes ? /mes poèmes ne sont pas des poèmes /si vous comprenez que mes poèmes ne sont pas des poèmes, /alors nous pourrons parler de poésie

ryokan-autoportrait 2
A soixante ans, en 1818, comme il lui devient de plus en plus difficile de monter le sentier vers Gogô-an, il juge préférable de quitter son ermitage et d’aller habiter au pied du mont Kugami.
sur un versant du mont Kugami, / à l’ubac de la montagne, sous les arbres / combien d’années ai-je demeuré? / le moment est venu de prendre congé / comme les herbes d’été mes pensées se rabougrissent / tel l’étoile du soir je m’éloigne / jusqu’à ce que la hutte soit cachée de ma vue / à chaque tournant de ce long chemin, / à chaque virage / je me retourne et regarde en direction de la montagne
Il va s’installer dans un petit ermitage dans l’enceinte d’un temple shintô à l’abandon. Mais l’âge se fait sentir.
dans le jardin / le prunier de son côté /en plein épanouissement / au moment où s’avère / combien de mon côté j’ai vieilli
jour après jour / la pluie d’automne tombe / je vieillis
Les rudes conditions climatiques le forcent à accepter l’hospitalité de son bienfaiteur et ami : le marchand Kimura Motouemon. Cependant, il est malheureux de vivre cloîtré en ville.
donnant à manger au petit oiseau en cage / dans la maison de quelqu’un / de temps à autre /de ton nid dans la montagne profonde / tu dois te languir / moi aussi de jadis / j’ai quelques souvenirs
quand je pense / à jadis / rêve ou réalité / la nuit j’écoute la pluie d’automne
la pluie tombe / la tristesse de ce jour / envahit le moine Ryôkan
À l’âge de 70 ans, il rencontre une nonne appelée Teishin, elle-même âgée de 28 ans. Ils s’éprennent l’un de l’autre et s’échangent de tendres poèmes. Teishin, qui souhaite ne jamais s’éloigner de lui, écrit ses vers :
pour des années sans fin / vous regarder / et ne jamais avoir à demander / à la lune / s ‘il est temps de partir
Il lui répond:
si nos coeurs demeurent inchangés / comme la vigne étreint l’arbre / alors à jamais / nous demeurerons ensemble
À Ryōkan qui se lamente de ne pas l’avoir vue de tout l’hiver, Teishin répond que la montagne est voilée de sombres nuages. Ryōkan lui réplique qu’elle n’a qu’à s’élever au-dessus des nues pour voir la lumière. Elle finira pas venir habiter avec lui jusqu’à sa mort.

Portrait de Ryokan par Miyagawa Rokusai, 1830
Son mode de vie non conformiste, sa totale absence de religiosité, ont suscité bien des querelles d’érudits. Son bouddhisme était-il authentique ? Était-il oui ou non un homme qui a reçu l’éveil (12) ? Peu importait à Ryokan.
Teishin le veille durant ses derniers jours. Se levant avec difficulté, une dernière fois, il écrit:
tour à tour / montrant une face et puis l’autre / tombe la feuille d’érable
Il meurt, une nuit, allongé entre les bras de Teshin le , âgé de 72/73 ans. Le matin, lorsqu’elle se réveille, elle trouve son dernier poème :
quel souvenir laisserai-je ?
au printemps les fleurs
le coucou en été
et dans l’automne les feuilles d’érable.
Notes
(1) shintô : religion animiste primitive du Japon qui demeure présente actuellement sous des formes variées.
(2) Les slash (/) partagent les vers des poèmes. Pour une plus grande similarité avec le japonais ou le chinois, les vers ne comportent pas de majuscules. Nous aimons par ailleurs cette idée que le poème apparaît comme surgissant d’un discours ininterrompu et muet plus vaste que lui.
(3) école Sôtô : école du bouddhisme zen qui privilégie zazen : la méditation assise.
(4) wakas : un des genre de la poésie japonaise
(5) haïku : poème en trois vers, respectivement de 5/7/5 syllabes.
(6) Bouddha Shakyamuni : Siddhārtha Gautama, dit Shakyamuni (“sage des Shâkyas”, tribu établie au nord de la péninsule indienne aux VIe et Ve siècles av.J.-C. ») ou Bouddha (littéralement “l’Eveillé”), devint un chef spirituel qui vécut au VIème ou Vème S. av J.-C., fondateur historique d’une communauté de moines errants qui donnera naissance au bouddhisme. Selon le bouddhisme zen, le bouddha se trouve partout, dans la nature et à l’intérieur de nous, puisque la dualité n’existe pas.
(7) sûtras : Chez les bouddhistes, dans l’acception courante : “discours du Bouddha”. Mais cette notion nécessiterait un article entier.
(8) Cette citation est extraite de Pierre Turlur, Trois maîtres zen, Ed. le Relié, 2020
(9) Shingon : école bouddhiste japonaise ésotérique, fondée au IXᵉ siècle par le moine Kūkai.
(10)”nombril et narines bien alignés…les oreilles au-dessus des épaules” : cette expression fait référence à la position exacte de la méditation assise – zazen – et indique que le dos doit être droit. De même, “nez vertical et yeux horizontaux” fait référence à la position de la tête qui ne doit pencher ni à gauche, ni à droite.
(11) Le style manyo : fait référence au Man’ôshiû, (万葉集, littéralement Recueil de dix mille feuilles) qui est la première anthologie de waka, poésie japonaise, datée des environs de 760. Elle contient 4 516 poèmes (répartis en 20 volumes) du IVe au VIIIe siècle sur divers sujets tels que la nature, l’amour, les voyages, et s’alimente des traditions légendaires. Les textes reflètent le style littéraire de l’époque : une poésie nouvelle et directe, bien moins formelle que les œuvres très codifiées des siècles suivants.
(12) La notion d’éveil est complexe et fera l’objet d’un autre article. Nous nous contenterons de citer Mathieu Ricard : L’Eveil est la fin de toute méprise quant à la nature de la réalité, associée à une compassion sans limites. Une connaissance qui n’est pas, comme dans la science, une accumulation de données, mais une compréhension des modes d’existence relatif (la façon dont les choses nous apparaissent) et ultime (leur véritable nature) de notre esprit et du monde.
Pour une bibliographie, voire les couvertures illustrant l’article.
J’aime bien rapprocher le haiku du voleur et son amour pour Teshin. D’un côté le détachement de l’objet, de l’autre l’attachement à la personne. Peut-être une relation entre la lune et la femme…