Muji : une marque sans marque

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MUJI est peut-être la marque la plus connue dans la vente des articles « sans marque ». L’entreprise doit sa popularité à sa politique qui consiste à se concentrer sur la qualité des produits plutôt que sur des noms. Caractérisés par des couleurs neutres, des formes douces et une absence de décoration, les articles  en vente chez MUJI – qu’il s’agisse de mobilier, d’aliments ou de vêtements – se distinguent par leur discrétion. Lire la suite de « Muji : une marque sans marque »

Issey Miyake : un design sculptural

Portrait de Issey Miyake par Irving Penn, 1988

 La création de mode a peut-être permis à Issey Miyake de devenir une star internationale, mais sa contribution au design va bien au-delà de la couture. La forme et le mode de confection du vêtement ont autant d’importance que la fonction. Beaucoup de ses vêtements sont si conceptuels que, posés à plat, ils sont à peine reconnaissables. Lire la suite de « Issey Miyake : un design sculptural »

Nendo : design minimaliste

nendo, cabbage chair, 2008

Oki Sato est né en 1977 à Toronto au Canada où il vécut jusqu’à l’âge de dix ans. Il étudie l’architecture à la Waseda University de Tokyo et obtient son diplôme supérieur en 2002. La même année, le studio Nendo voit le jour à Tokyo. Il ouvre le bureau de Milan en 2006. Le magazine Newsweek le classe parmi les « 100 Most Respected Japanese » en 2007. Aujourd’hui, il se retrouve sur la scène internationale, disposant de bureaux à Tokyo et à Milan.

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Les laques japonais (3) : laques Negoro

Fin de la période Muromachi (1333-1573) ou début Momoyama (1573-1615), 16e – 17e siècle Dimensions – 36,8 x H 4,1 cm.

 

Le terme de « laques Negoro » (Negoro nuri) s’applique à des objets en bois, en général le zelkova japonais, recouverts d’une couche de laque noire, puis d’une couche de laque rouge. Ce procédé décoratif fut particulièrement employé sur des objets des cultes shintô et bouddhique, mais également sur des objets de décoration, des écritoires et de la vaisselle. La couleur rouge de cinabre (shu urushi) a quelquefois subi, par endroits, des usures, au fur et à mesure de l’utilisation de l’objet. Celles-ci font alors apparaître quelques parties de laque noire de la couche inférieure. Formes épurées, tons sobres et patines caractérisent ces objets à l’esthétique wabi-sabi (1) qui séduisirent moines et maîtres de thé. Lire la suite de « Les laques japonais (3) : laques Negoro »

Les laques japonais (2) : le maki-e

Etui à pipe (détail), japon, début XX, Shôgetsu

Les techniques regroupées sous le terme de maki-e regroupent incontestablement l’apogée des laques japonais. Attestées dès le VIIème siècle, elles ont été sans cesse améliorées et développées depuis, pour finalement devenir l’ornementation prédominante à partir du XVIIème siècle. Le maki-e désigne les décors réalisés avec des poudres ou des paillettes de métal, essentiellement d’or ou d’argent, qui sont saupoudrées (maku) à la surface de l’objet préalablement enduit de laque. Ci-contre, le détail d’un étui à pipe illustre parfaitement la précision et la maîtrise d’un tel art réalisé sur une surface n’excédant pas 2 cm de large et convexe de surcroît. Lire la suite de « Les laques japonais (2) : le maki-e »

Les laques japonais (1)

Inrô, Laque japon, XIXès.

Avec leur ornementation lustrée et leur aspect soyeux, les laques ont de tout temps exercé une fascination tant en Asie qu’en Europe. Les pièces présentées dans cet article sont datées entre le XVIIème et la première moitié du XXème siècle. Nous ne traiterons dans cet article que des objets qui témoignent du travail patient et minutieux des artisans qui les ont créés, laissant de côté les meubles ou les sculptures. Une précision sur le terme même de laque : en tant que résine issue de la sève d’arbres,  le mot est féminin; pour désigner un objet fait de cette matière, le mot est masculin. Ci-contre, inrô en laque or et argent sur fond de laque noire et incrustations de nacre, représentant deux paons. Signé Kajikawa Ryushô et kakihan.  Japon, XIXe siècle. Haut. 7,8 cm, Lire la suite de « Les laques japonais (1) »

Tsutsugaki : textiles indigo du Japon

Tsutsugaki-kimono, Kimono pour la nuit (yogi). Motif Sotestu (arbre japonais) et chiens occidentaux, Japon, toile de coton, tsutsugaki, 158,1 x 145,1 cm.

Tsutsugaki-kimono, Kimono pour la nuit (yogi). Motif Sotestu (arbre japonais) et chiens occidentaux, Japon, toile de coton, tsutsugaki, 158,1 x 145,1 cm.©Yasuhiro Kobayashi

Art du textile datant probablement de l’époque de Muramachi (1336-1573), ayant connu son apogée à l’Epoque Edo (1603-1868), les tsutsugaki tirent leur nom de la technique employée pour leur fabrication. Par la suite, le terme  désignera tout objet réalisé à l’aide de cette technique. Sous l’ère Meiji (1868-1912), avec la modernisation du Japon et l’arrivée de procédés de fabrication ou de teintures industrielles, ce savoir-faire ancien décline lentement avant de quasiment disparaître après la Seconde Guerre Mondiale. Il ne reste actuellement que quelques artisans conservant le savoir-faire nécessaire au « tsutsugaki« . Il faut attendre, à la fin des années 1930, le regard de Sôetsu Yanagi, créateur de la notion mingei (« art populaire »), pour que soit reconnue au tsutsugaki sa valeur proprement artistique.

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KURAMATA : un mobilier post-moderniste

Kuramata portrait

Shiro Kuramata (倉俣 史朗) est né le à Tôkyô et décédé le 1 . Décorateur d’intérieur et designer, il créa lieux et objets, et ce sont ces derniers qui feront l’objet de ce premier article. Au 20e siècle, la soif moderniste  pour la simplicité japonaise et la pureté structurelle a fortement influencé le dogme fonctionnaliste : « la forme suit la fonction ». Dans les années 70, Kuramata rejoue le modernisme en flirtant avec les limites entre la forme et la fonction pour choisir l’ambiguïté. Les caractéristiques poétiques uniques de ses créations confirment leur caractère hybride entre art et design, transparence et solidité, unicité et pluralité. Kuramata voulait questionner les contraintes fonctionnelles par le jeu et ses créations restent en suspens dans un état de flottement incertain où des roses figées fleurissent à jamais.

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Histoire et art du thé en Chine (2)

Femme préparant le thé – Brique estampée – Dynastie Song (960-1219)Femme préparant le thé – Brique estampée – Dynastie Song (960-1219)

Sous la dynastie Song, le confucianisme ambiant avait créé une classe de lettrés qui s’adonnaient à des passe-temps raffinés telles que le poésie, la musique, la calligraphie et la culture du thé (cha wenhua). C’est à cette époque que s’organisent les concours de préparation et de dégustation pour identifier non seulement l’origine du thé mais également celle de l’eau utilisée. On se reçoit entre connaisseurs et on met en scène le thé en mettant en valeur ses accessoires qui évoluent en préciosité. Sous la dynastie Qing,  la théière et le gaiwan (tasse recouverte d’un couvercle) apparaissent.

Ci-contre,Femme préparant le thé – Brique estampée – Dynastie Song (960-1219).

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