L’ikebana ou Kadô : la voie des fleurs

kebana moribanaLe mot ikebana est la combinaison de ike “arranger, mettre” ou “vivant” et hana “fleur”. Il remonte à l’époque du huitième shogun Ashikaga Yoshimasa (1435-1490), grand adepte du bouddhisme zen et des arts qui s’en inspirent. Le plus ancien livre sur le sujet, Sendesho, date de 1445 et l’histoire de l’art de l’ikebana s’étend sur plusieurs siècles. Dans tous les arts traditionnels du Japon, le travail de plusieurs générations de maîtres a jeté les bases de ce que l’on nomme le classicisme. De celui-ci à l’ikebana contemporain, on détermine en général cinq styles principaux : Rikka, Seika, Nageire, Moribana et style libre, et trois écoles : Ikenobo, Ohara et Sogetsu. Cet article est un “débroussaillage” et présentera de manière succincte les cinq  styles principaux — chacun d’eux pourrait faire l’objet d’un article — qui jalonnent l’histoire de l’ikebana ainsi que les principes philosophiques et spirituels qui sous-tendent cet art.

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Kare sansui : le jardin sec

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Kare-san-sui : sec-montagne-eau. Ce type de jardin, destiné à la contemplation, et non à la promenade, illustre l’essence profonde de la nature et non pas sa manifestation extérieure. Le roc symbolise l’ossature de l’univers, le sable suggère son impermanence. Par sa densité, la pierre affirme la stabilité ; par sa fluidité, le sable signifie le fluctuant : la jardin apparaît ainsi comme espace où se confrontent et se confondent à la fois l’immuable et l’éphémère. Lire la suite de “Kare sansui : le jardin sec”

Roji : le jardin de thé

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Kyoto, maison de thé, Fushin-an

Conçu par les maîtres de thé à la fin de l’époque Muramachi, le roji atteint sa forme définitive au début de l’époque Edo. Alors que le jardin sec (kare sansui) et le jardin promenade (keiyû shikitteien) sont des lieux conçus pour être contemplés, la particularité du roji (jardin qui mène au pavillon de thé) est d’être avant tout un lieu de passage. Le caractère “ro” signifie chemin. A l’origine la notion de cheminement qui caractérise ce jardin était donc évidente. Il s’agit de l’allée qui conduit au pavillon où va se dérouler la cérémonie du thé. Les premiers pavillons de thé ont été construits dans les jardins qui se trouvaient en arrière des maisons urbaines japonaises. Pour y accéder, il était donc indispensable de passer par une venelle. Petit à petit, ce passage obligatoire est devenu le lieu d’aménagements particuliers et de rituels qui étaient l’expression d’une esthétique et d’un état d’esprit propres à la cérémonie du thé.

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