
Bashô, portrait
Parce qu’il est petit, le plus petit poème du monde, le haïku semble facile à écrire, et, parce qu’il fixe en termes simples et en trois lignes un instant du quotidien, tout un chacun le juge immédiatement accessible. Qu’y a-t-il de si attirant dans ces poèmes ? Leur simplicité de forme y est sans doute pour beaucoup. Mais il y a plus : le regard sur la vie qu’ils distillent, l’expérience existentielle à laquelle ils invitent semblent pouvoir toucher les esprits les plus rationnels. Une impression fugace, une scène de la vie qui passe, « la notation spontanée d’un instant d’élite », comme disait Roland Barthes (0), la beauté d’un moment éphémère reliée au tragique de notre condition…