Esthétique japonaise : le wabi-sabi

calligraphie du terme wabi sabi

Quasiment depuis son émergence, l’esthétique japonaise du wabi-sabi a été associée à la cérémonie du thé et, de près ou de loin, au bouddhisme Zen. Il illustre en effet de nombreux principes spirituels, éthiques ou philosophiques du Zen. Il est vrai que le wabi-sabi fut au départ une affaire de personnes (maîtres de thé, prêtres ou moines) qui avaient tous pratiqué le zen et en avaient l’esprit imprégné. Mais le Zen étant anti-rationaliste, toute définition claire et explicative du wabi-sabi fut soigneusement écartée. Ce d’autant plus que son »indescriptibilité » est un caractère inhérent à son incomplétude. Comment décrire l’incomplet, l’imperfection, l’éphémère ou l’impermanence ? Nous verrons que le terme renvoie  à un concept esthétique autant qu’à une disposition spirituelle.  Lire la suite de « Esthétique japonaise : le wabi-sabi »

Chabana : fleurs pour le thé

chabana, mansakuAlors même que le style Rikka et l’ikebana voyaient le jour au XVIème siècle, un mouvement extrêmement différent faisait son apparition sous l’influence du bouddhisme zen et de la cérémonie du thé. Sous l’influence du grand maître de thé Sen no Rikiû, la cérémonie du thé « chanoyu » s’organise dans une petite hutte rustique (chachitsu) au décor minimaliste et extrêmement simple. Réputé pour ses compositions florales, il lui arrivait de créer un arrangement spécialement pour la cérémonie du thé, arrangement qui ne comportait généralement qu’une fleur. Disposé dans le tokonoma (alcôve), cet arrangement était connu sous le nom de « chabana« , ou « fleurs pour le thé » et leur simplicité était l’antithèse complète du style Rikka, le plus complexe de l’ikebana.

Lire la suite de « Chabana : fleurs pour le thé »

Chashitsu : le pavillon de thé

kyoto-maisondethefushin-an-3

chashitsu Fushin-an, Kyoto

Chashitsu (cha: thé et shitsu : pièce) peut désigner une pièce, mais aussi un pavillon tout entier. Ce terme apparaît pour la première fois en 1609 dans le Recueil de textes du moine Nanpo (Nanpobunshû). Pourtant ce n’est qu’à partir de la fin de l’époque Edo (1603-1867) que son emploi va réellement se généraliser. Jusque là, différents noms ont été utilisés pour désigner un petit espace où se retrouvent l’hôte et les invités pour boire du thé : kaisho (lieu de rencontre), sukiya, sôan (cabane de chaume), kakoi (enclos), etc. Toutes ces expressions sont révélatrices des différents aspects du pavillon de thé. Lire la suite de « Chashitsu : le pavillon de thé »

Roji : le jardin de thé

kyoto-maison de the du fushin-an

Kyoto, maison de thé, Fushin-an

Conçu par les maîtres de thé à la fin de l’époque Muramachi, le roji atteint sa forme définitive au début de l’époque Edo. Alors que le jardin sec (kare sansui) et le jardin promenade (keiyû shikitteien) sont des lieux conçus pour être contemplés, la particularité du roji (jardin qui mène au pavillon de thé) est d’être avant tout un lieu de passage. Le caractère « ro » signifie chemin. A l’origine la notion de cheminement qui caractérise ce jardin était donc évidente. Il s’agit de l’allée qui conduit au pavillon où va se dérouler la cérémonie du thé. Les premiers pavillons de thé ont été construits dans les jardins qui se trouvaient en arrière des maisons urbaines japonaises. Pour y accéder, il était donc indispensable de passer par une venelle. Petit à petit, ce passage obligatoire est devenu le lieu d’aménagements particuliers et de rituels qui étaient l’expression d’une esthétique et d’un état d’esprit propres à la cérémonie du thé.

Lire la suite de « Roji : le jardin de thé »